Principe de la chirurgie de la Cataracte

La chirurgie de la cataracte consiste à retirer le cristallin malade pour le remplacer pour un implant artificiel.

  • • Cette intervention est réalisée en ambulatoire sur une matinée. Elle s’effectue sous anesthésie locale grâce à l’instillation de collyres et dure en moyenne une quinzaine de minutes.
  • • Le retrait du cristallin est réalisé au travers d’une micro-incision, inférieure à 2 mm, faite dans la partie périphérique de la cornée.
  • • On procède tout d’abord à une ouverture circulaire de l’enveloppe du cristallin, appelée “sac capsulaire”, cette enveloppe reste transparente malgré la cataracte.
  • • Ensuite, on peut aborder directement le cristallin et le détruire en utilisant des sondes associant ultrasons et énergie de torsion. La durée et la quantité d’ultrasons utilisés varient en fonction de la dureté de la cataracte.

Lorsque que la cataracte est entièrement retirée et le sac bien nettoyé, il faut procéder à un remplacement du cristallin.

Celui-ci se fait grâce à un implant souple, le plus souvent en matériau acrylique hydrophile ou hydrophobe. Ce matériau est biocompatible, utilisé des depuis plus de 20 ans, il n’existe aucun risque connu de toxicité ni de rejet.

Cet implant est donc plié dans un injecteur pour passer dans la micro-incision initiale et ensuite se déploie dans le sac de l’ancien cristallin.
Ainsi injecté, il se stabilise dans le sac et ensuite ne se déplace plus.

Cet implant existe actuellement sous 4 formes :

1 – Implant oculaire monofocal :

Modèle le plus simple, l’implant possède une seule puissance optique. En concertation avec le patient, on choisit la puissance de l’implant en fonction des besoins :

  • • soit réglage de l’implant en vision de loin (conduite, télé) et nécessité de porter des lunettes pour voir de près (lecture),
  • • soit réglage de l’implant en vision de près (lecture, bricolage) et nécessité de porter des lunettes pour voir de loin.

2 – Implant oculaire torique

Ce type d’implant permet de corriger un astigmatisme préexistant afin d’améliorer la vision du patient et diminuer la dépendance aux lunettes. Cet implant présente un axe précis, matérialisé par des marques gravées dans le corps de l’optique.

Ces marques doivent être positionnées très précisément au cours de l’intervention, dans l’axe de l’astigmatisme mesuré en préopératoire.

Le positionement de l’implant est largement facilité aujourd’hui par une technique exclusive de réalité augmentée : le système CALLISTO (disponible à la clinique Saint-Roch). Ce système affiche dans les optiques du microscope opératoire, auquel il est relié, la position exacte en temps réel que doit adopter idéalement l’implant.

 

3 – Implant oculaire multifocal

Le but de cet implant oculaire est de redonner aux patients une indépendance sans lunettes, dans la grande majorité des activités de la vie quotidienne. Selon les études, les patients ne portent plus de lunettes pour 80 à 90% de leurs activités. Il est donc utilisé chez les patients présentant une cataracte et désirant ne plus porter de lunettes en post-opératoire.

Cet implant , qui est constitué du même matériau que les autres modèles, doit ses propriétés “progressives” à son design optique. En effet, sur une face (généralement la face arrière), sont gravés de nombreux cercles concentriques étagés en marche d’escalier qui vont répartir les rayons lumineux entre un foyer de loin (conduite, télé) et un foyer de près (lecture).

Et, pour les modèles plus récents, une répartition entre 3 foyers : loin (conduite), intermédiaire (ordinateur) et de près (lecture): implant trifocal.

Les limites de ce type d’implant sont bien connues :

  • risque d’éblouissement, en particulier lors de la conduite de nuit, chez environ 5 à 10% des patients. Mais ils ont tendance à régresser avec le temps,
  • diminution de l’efficacité de l’implant en vision de près quand la lumière diminue. D’où la nécessité de bien éclairer ce qu’on lit pour éviter d’être gêné.

 4 – Implant multifocal torique

Il combine les propriétés des 2 implants précédents.

Il est donc préconisé chez les patients astigmates et désireux de ne plus porter de lunettes.

 

Telechargez le PDF de la Société d’Ophtalmologie Française concernant les implants de cataracte multifocaux et/ou toriques

Les avantages

La satisfaction des patients après une intervention chirurgicale de la cataracte est très élevée.

Retrouver une vision nette, avec des couleurs éclatantes et regagner une autonomie auparavant menacée, sont des sources de joie pour le patient (et pour le chirurgien !) inestimables.

Attention cependant aux faux espoirs :

  • • bien prévenir le patient, lorsque l’on découvre au cours du bilan que sa rétine est abîmée, que le résultat final sera peut être limité,
  • • bien expliquer aux patients les limites de l’implant progressif si celui-ci est choisi.

Bien expliquée, bien comprise et bien réalisée, l’opération de la cataracte se déroule alors de façon simple, indolore pour un résultat efficace et durable.

Les inconvénients

Ils sont liés au potentielles complications opératoires qui sont inévitables mais rares.

 Les 3 principales sont :

• l’infection oculaire :

c’est la plus grave et la plus imprévisible. Plus fréquente chez le patient diabétique et/ou si il existe une rupture du sac du cristallin pendant l’intervention. Sa fréquence est de 1/ 2 000 mais elle peut être encore diminuée par l’utilisation, maintenant systématique, d’un antibiotique injectable dans l’oeil, pendant l’opération. Cette procédure diminuerait par 5 le risque d’infection (passant à 1 / 10 000 ). Résultats étude 2010 comparative sur 10 ans

 • le décollement de la rétine : 

rare mais plus fréquent chez les myopes forts, les sujets jeunes ou en cas de rupture du sac du cristallin

 • l’oedème de la macula : 

1 à 5% des cas et donne une vision floue. Généralement, il se résout bien avec un traitement approprié sous forme de comprimés et/ou injection de corticoïdes intra-oculaire

Et enfin, je vous cite un complication bénigne mais dont parlent souvent les patients : les yeux qui “pleurent”.

Après l’intervention, les yeux sont souvent secs et, paradoxalement, se mettent à pleurer lorsqu’il y a beaucoup de vent (ce qui n’est pas rare en Languedoc-Roussillon !). Il faut alors mettre souvent des gouttes de larmes artificielles pour y remédier et patienter que la secheresse diminue.

Telechargez le PDF de la Société Française d’Ophtalmologie concernant la chirurgie de la cataracte

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Docteur Coullet : chirurgie de la vison à Montpellier