Une myopie (mot d’origine grecque : μυωπία, muôpia, qui signifie « à courte vue ») est un trouble de la vision dont le symptôme principal pour le sujet est de voir flou au loin. L’image d’un point n’est plus un point mais une tache sur la rétine, la perception d’un objet éloigné devient brouillée telle une silhouette et des couleurs dont les contours ne sont pas nets. Plus l’objet est éloigné, plus le flou (pondéré par la valeur de la myopie) est important. En somme, le myope voit moins bien de loin que de près. Ceci peut être corrigé par des lunettes, des lentilles de contact ou par chirurgie réfractive.
On distingue notamment deux principaux types de myopie :
- Myopies d’indice (de puissance). Celles-ci sont liées à une augmentation de l’indice de réfraction du cristallin à cause d’une cataracte. Les rayons se focalisent avant la rétine.
- Myopies axiales. En ce cas, l’œil est trop long, la focalisation de rayons provenant de l’infini se fait avant la rétine.
La myopie est un trouble visuel qui toucherait en France 29 % de la population.
La myopie peut apparaître dès le plus jeune âge, et être dépistée dès l’enfance. On estime qu’elle est stabilisée aux alentours de 25 ans.
Selon son degré d’évolutivité, évalué en dioptrie (l’unité de mesure permettant de juger la distance focale d’un système optique), on parlera de myopie faible (myopie < -3 dioptries), moyenne (comprise entre -3 et -6 dioptries) ou forte (supérieure à -6 dioptries).
Une vision normale, contrairement à la myopie, se caractérise par une convergence parfaite des rayons lumineux sur la rétine lors de la vision de loin (figure de gauche).
La myopie est un défaut visuel dû à une longueur trop importante de l’oeil et/ou une cambrure excessive de la cornée.
Il en résulte que l’image au loin regardée par la personne myope se focalise dans l’oeil en avant de la rétine (figure du milieu).
La personne myope, sans correction adaptée, voit donc bien de près mais sa vision demeure floue en vision de loin.
Une façon de corriger ce défaut visuel est donc de faire appel à des lunettes équipées de verres négatifs Ils vont repositionner l’image sur la rétine pour permettre une vision nette (figure de droite).
Les inconvénients des lunettes chez les myopes sont bien connus : réduction de la taille de l’image et du champ visuel, éblouissement nocturne, sans compter les problèmes liés aux montures, à l’activité physique, la pluie, la vapeur…
Quels sont les symptômes de la myopie ?
Faites glisser le curseur pour voir comment la myopie affecte votre vision.
Quelles sont les causes de la myopie ?
Les causes de la myopie sont surtout génétiques, mais peuvent également être environnementales. Un enfant a une chance sur trois d’être myope si l’un de ses parents est myope, et une chance sur deux si les deux parents sont myopes. Les gènes responsables de la myopie interviennent dans la structure et le développement de l’œil. Les facteurs environnementaux jouent un rôle prépondérant dans le développement de la myopie :
- Apprentissage précoce de la lecture
- Activités forçant les yeux à travailler : la lecture, la broderie …
- Activités devant un écran de télévision ou d’ordinateur
- Manque d’exposition à la lumière du soleil pendant l’enfance
Devant l’augmentation rapide de la fréquence de la myopie dans les pays développés (“myopie épidémie”), il est fortement conseillé aux parents de limiter l’accès aux écrans pour les jeunes enfants, afin de prévenir l’apparition de cette affection.
La myopie est-elle transmissible ?
A quel âge peut-on devenir myope ?
La prévalence de la myopie n’a cessé d’augmenter au cours des dernières décennies, notamment chez les enfants et les adolescents.
En France et dans d’autres pays d’Europe, la myopie concerne environ 20 % des jeunes de moins de 20 ans.
Il existe classiquement 2 pics d’âge pour la survenue de la myopie:
- avant la puberté, souvent vers 8-10 ans. Cette forme de myopie va souvent évoluer vers une myopie forte, du fait de la croissance importante de l’oeil qui va accompagner le processus pubertaire. Cette myopie est souvent familiale
- après la puberté, vers 18-20 ans. C’est la “myopie de l’étudiant”. Typiquement, c’est le patient qui se retrouve au fond de son amphithéâtre à la fac, et qui se rend compte qu’il ne voit plus le tableau.Cette myopie tardive évolue peu et reste souvent modérée.
Toute baisse de vision de loin chez un sujet jeune doit faire évoquer l’apparition d’une myopie et amener à consulter un ophtalmologiste.
Quand et comment détecter ce trouble visuel ?
Une myopie doit être évoquée en cas de difficultés pour voir de loin (vision peu nette ou franchement floue) alors que la vision de près est nette.
La myopie étant d’apparition progressive, le trouble de la vue est fait rarement l’objet de plaintes de l’enfant ou de l’adolescent au début, mais cette difficulté visuelle pousse cependant la personne atteinte de myopie à se rapprocher constamment pour voir plus net : c’est l’un des signes les plus reconnaissables de la myopie débutante.
La myopie doit parfois être évoquée simplement devant des maux de tête à l’école et au travail ou en fin de journée, en particulier lorsqu’il faut faire une activité en regardant de loin (déchiffrer le tableau du fond de la classe, lire les panneaux de signalisation de loin lors de la conduite automobile…).
C’est l’examen ophtalmologique qui permettra de poser le diagnostic de la myopie, d’en préciser le type (myopie axile ou autre) et d’en évaluer l’intensité.
L’examen s’attachera, en particulier chez les myopes forts, à rechercher un glaucome et surtout des anomalies de la périphérie de la rétine pouvant être à risque de décollement de la rétine.
Une myopie rapidement évolutive, associée à un astigmatisme, doit faire obligatoirement éliminer la présence d’une maladie de la cornée, le kératocône.
Comment évolue la myopie ?
Comment corriger la myopie ?
La myopie peut être corrigée selon 3 méthodes:
- le port de lunettes équipées de verres sphériques concaves
- le port de lentilles de contact de puissance négative
- la correction chirurgicale de la myopie par laser le plus souvent (LASIK ou laser de surface)
Chaque patient décide, en fonction de ses préférences, de sa méthode de correction . Il n’y a pas de méthode meilleure qu’une autre, il n’y a que des techniques adaptées pour le mieux à chacun.